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Lounie : Les Amoureux de Fort-d'Emeraude
Alynor posted a blog entry in Les contes thalassiens de Lounie
Il était une fois, à l’aube de la Deuxième Guerre, une douce et belle Thalassienne qui s’était éprise d’un charmant et fier Thalassien. Hélas, le sort eut voulu que les amoureux soient issus de deux maisons anciennement alliées et nouvellement rivales. Aussi envoûtante, passionnante et prenante fut leur idylle, celle-ci n’en demeurait pas moins interdite. Aîné de sa maison et sans parents, l’Amoureux était désormais seigneur du château familial, le Fort-Emeraude. Cette place forte avait pour particularité d’être située à l’extrême sud de Quel’thalas, au cœur des forêts régionales et à forte proximité de la frontière trolle. Le château avait pour raison d’être de protéger le Haut-Royaume. Alors que leur amour était d’abord un secret fort bien gardé, le moment vint où les choses se surent. Tandis que la fratrie de l’Amoureux n’était point réellement hostile à cette union, il en fut tout autre pour les parents de l’Amoureuse, qui lui interdirent formellement de fréquenter ce seigneur sous peine d’une « sévère correction ». Éreintée des remontrances et des menaces de ses parents, l’Amoureuse décida, après une énième soirée de reproches, de fuir le palais familial. Elle demanda au premier cocher qu’elle trouva de la conduire au « plus beau château du royaume, auprès du plus charmant sire qui soit ». Sans hésiter la moindre seconde, le vieux cocher la mena au Fort d’Emeraude. Arrivée de nuit, l’Amoureuse se présenta aux portes du château qui, au grand étonnement de la jeune femme, semblait se préparer au combat. L’Amoureux, surpris mais émerveillé à la vue de sa douce, se précipita pour l’accueillir dans ses appartements. Bien consciente qu’il se passait quelque chose de grave, la jeune femme demanda à son compagnon si la guerre était proche. Ne pouvant mentir à sa douce, le galant sire ne put qu’hocher la tête. Les horribles Trolls étaient sur le point de déclarer la guerre au Haut-Royaume, afin de dérober leurs terres et détruire Lune-d’Argent. Grâce à ses immenses remparts, Fort-d’Emeraude était en mesure de tenir face à des milliers de Trolls. C’est ainsi que l’Amoureux rassura sa belle. À son tour, l’Amoureuse lui raconta la raison qui l’avait poussée à venir ici… et lui demanda de la garder auprès de lui, pour l’Eternité. Cette nouvelle ne pouvait que combler le beau sire, malgré son inquiétude constante. Ce qui turlupinait l’Amoureux n’était point tant les stupides et sauvages Trolls, mais plutôt l’imminence de la vengeance des parents de sa belle, tristement célèbres pour leur fourberie. Le beau sire ne croyait pas si bien penser. En effet, le père de l’Amoureuse, un homme aigri et cruel, connaissait fort bien le Fort-d’Emeraude pour y avoir passé une grande partie de sa jeunesse. Il savait quels étaient les points faibles de ce fort et, hélas, comment s’y faufiler nuitamment. C’est ainsi que, par haine et par méchanceté, il se décida à punir les Amoureux de la pire des manières. Sans gêne ni scrupule, il écrivit une missive fort bien garnie, dans laquelle il informa les immondes Trolls de toutes les brèches, spécificités et autres faiblesses du Fort-d’Emeraude. Ne se doutant pas encore de l’immense danger qui les menaçait, les Amoureux profitèrent intensément de leur intimité. Entre baisers chastes, tendres caresses et mots doux, les deux épris s’abandonnèrent à leur passion sincère. De toute la vie des Amoureux, ces délicieux instants furent les plus beaux. Dénués de tout vice et de toute perversité, les épris étaient les plus heureux au monde. Hélas, leurs très chastes ébats nocturnes furent bientôt interrompus par le son des tambours trolls, infiniment proches de leur beau château. Alors que l’Amoureux se précipita vers la fenêtre de son donjon, il aperçut alors des milliers de torches massées devant les murs du Fort-d’Emeraude. Le beau sire, pour sa part, ne pouvait hélas compter que sur sa garnison, forte d’une trentaine de courageux soldats. L’Amoureux était alors persuadé que les Verdâtres devraient livrer un siège prolongé avant de pouvoir s’emparer des murs du château. Néanmoins, à son grand étonnement, il constata qu’au lieu de construire des échelles, les Trolls étaient en train de creuser des galeries en direction du château. Avec effroi, le beau sire se souvint alors qu’auparavant, feu son cher père lui avait parlé d’une ancienne crypte, désormais bouchée, menant jusqu’aux fondations du donjon. Seule une poignée de Thalassiens encore vivants connaissait l’emplacement exact de ce souterrain… et le père de l’Amoureuse en faisait partie. Il n’était qu’une question de temps, avant que les Verdâtres ne parviennent à trouver la galerie et à s’introduire dans le château. La défaite paraissait imminente... et porteuse d’un chagrin des plus immenses pour les deux épris. Si les Trolls prenaient le château, ils pourraient marcher librement contre Lune-d’Argent. À lui seul, leur Amour était sur le point de causer la perte du Haut-Royaume. L’idée de se voir séparer leur paraissait abominable, mais la mort d’innocents Elfes ne l’était pas moins. C’est alors que l’Amoureuse, jeune femme brillante dotée d’un cœur infiniment sensible, vint s’asseoir devant l’écritoire. Les larmes aux yeux, elle rédigea une missive au Roi Anasterian, connu pour sa bonté, son héroïsme et sa sensibilité à l’Amour. Narrant leur histoire par des mots profonds et touchants, elle vint à implorer le soutien royal dans ces instants difficiles. La lettre fut confiée à un brave éclaireur, qui s’en alla la porter à sa Majesté. À la lecture de cette lettre, Anasterian fut si touché et peiné qu’il laissa couler des larmes. Ayant réuni ses trois généraux, sa Majesté fut concise dans ses mots : « Annulez toutes les campagnes en cours et rassemblez l’armée au plus vite. L’Amour est en péril, et nous devons le sauver. » Au Fort-d’Emeraude, tout espoir semblait sur le point de quitter les habitants. Dans le seul but d’effrayer les pauvres enfants, les immondes trolls se mirent à catapulter des crânes au sein du château. Ainsi, trois jours passèrent sans que les Amoureux n’aient des nouvelles de la part du messager. Mais au bout du quatrième jour, le miracle se produisit : un véritable océan bleuté se fit voir en direction du Nord. Au son du clairon, des milliers de soldats elfiques marchaient courageusement face à l’abject ennemi, prêts au combat. Les Trolls, surpris par leur arrivée car obnubilés par leurs engins de siège, furent contraints de laisser les forces royales entrer au Fort d’Emeraude, tout en se préparant à prendre d’assaut le château. Cependant, les braves Elfes ne leur laissèrent point le temps d’agir. Leurs forces ainsi réunies, le bon Roi Anasterian et l’Amoureux menèrent la charge contre les envahisseurs. Par le pouvoir de l’Amour, les courageux Elfes parvinrent à repousser les horribles Trolls jusqu’à leur taudis. La bataille indubitablement gagnée, les Amoureux décidèrent de fêter cette belle victoire en organisant un somptueux banquet dans le donjon de Fort-d’Emeraude et en y convient leur libérateur. Afin d’honorer le Grand Roi, le repas fut des plus riches et des plus copieux. Plus d’une dizaine de services se succédèrent, régalant les convives et extirpant même ces savoureux mots au bon Anasterian, gages de son admirable modestie : « C’est trop d’honneur ! ». Au terme de ce somptueux festin, l’Amoureux profita de la belle occasion pour se lever et, avec cette illustre assemblée en guise de témoins, demander la main de sa belle. Les larmes aux yeux, la jeune femme accepta et, sous un tonnerre d’applaudissements, un baiser passionné s’ensuivit. Une fois de retour à Lune-d’Argent, sa Majesté ordonna l’arrestation du cruel père de l’Amoureuse, et son emprisonnement pour haute trahison envers Quel’thalas. Victorieux et acclamé comme le héros qu’il a toujours été, le bon Roi fit régner la paix dans le Haut-Royaume durant encore de longues années. Alors qu’un conseiller lui proposa de célébrer l’anniversaire de la bataille comme la « libération de Fort-d’Emeraude », Anasterian rejeta cette idée. À la place, en merveilleux Roi qu’il fut, il décréta que le 3 septembre serait désormais connu comme la Fête des Amoureux, qui célébrerait aussi bien les Amours conventionnelles que les Amours interdites. Enfin libres de vivre leur passion, les deux Amoureux profitèrent de chaque instant passé ensemble. Ayant organisé un mariage discret avec la Lune pour seule témoin, ils scellèrent leur amour pour l’Eternité, vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants.